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Marion V
La prothèse biomédicale ARGUS II va être implantée pour la première fois en situation de DMLA « sèche »
Nous vous avons déjà parlé de « l’œil bionique » ARGUS II, prothèse épirétinienne implantée chez des patients aveugles atteints de rétinite pigmentaire, affection ophtalmologique rare. Ce système utilise la stimulation électrique pour contourner les cellules visuelles hors d’usage et pour stimuler les cellules viables restantes afin d’induire une perception visuelle chez les non-voyants.
La société Second Sight Medical Products (Los Angeles) qui a été fondée en 1998 dans le but de créer cette prothèse rétinienne, a annoncé le lancement d’une étude visant à évaluer si des patients non-voyants, avec une perte totale de vision centrale à cause d’une Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age (DMLA), peuvent bénéficier d’une rétine artificielle.
Cinq patients non-voyants atteints de DMLA bénéficieront ainsi de cette prothèse au Manchester Royal Eye Hospital, au Royaume-Uni.
Il s’agit d’une première au niveau mondial. En effet, les implants rétiniens actuellement sur le marché sont pour l’instant destinés uniquement aux patients souffrants de rétinite pigmentaire.
L’étude de faisabilité doit démarrer en novembre. L’essai sera mené par Paulo Stange, ophtalmologiste consultant, spécialiste de la chirurgie vitréo-rétinienne, rattaché au Manchester Royal Eye Hospital, et Professeur d’ophtalmologie et de régénération de la rétine à l’Université de Manchester.
La DMLA sèche est une maladie beaucoup plus répandue que la rétinite pigmentaire (RP). Au niveau mondial, on estime que 1,5 million de personnes sont atteintes de RP contre 20 à 25 millions de personnes souffrant de DMLA sèche. Selon l’association DMLA, plus d’un million de personnes en France sont atteintes de DMLA.
« Nous sommes ravis de mener cet essai d’implants rétiniens chez des patients atteints de DMLA, une première mondiale, au sein du Manchester Royal Eye Hospital », indique le professeur Stanga, qui est également Directeur du Laboratoire de Régénération de la Vision de Manchester (MVR – Manchester Vision Regeneration) au sein de l’institut national de recherche en santé (National Institute for Health Research) NIHR/Wellcome Trust Manchester Clinical Research Facility. « Cette technologie révolutionnaire change la vie des patients et restaure une partie de leur fonction visuelle, ce qui les aide à gagner en indépendance. »
« La forme sèche de la DMLA est une maladie très répandue mais impossible à traiter. Dans les pays occidentaux, c’est la principale cause de cécité. Malheureusement, avec une population qui vieillit, cette pathologie se développe. Nous pensons que les patients atteints de DMLA sèche ont le même profil de risque que les patients souffrants de rétinite pigmentaire. »
« Nous allons limiter pour l’instant notre étude à la forme sèche de la DMLA. Si les résultats sont probants, nous réfléchirons à recruter des patients atteints de la DMLA humide, la forme avancée de la maladie. »
« En 1992, le professeur Mark Humayun, qui a co-développé le système Argus, a utilisé une sonde rétinienne pour stimuler la rétine de patients atteints de DMLA sèche et de DMLA humide », précise Grégoire Cosendai, vice-président Europe pour Second Sight Medical Products. « Dans les deux formes de la maladie, les patients ont indiqué qu’ils percevaient à nouveau la lumière. »
« La différence entre les patients atteints de DMLA sèche et ceux qui souffrent de rétinite pigmentaire (RP) tient au fait que les patients DMLA gardent un peu de vision périphérique. Les patients RP avec une maladie avancée n’ont pas de vision périphérique. C’est pourquoi nous avons décidé de traiter en premier les patients atteints de RP. Cet essai vise à établir si ces patients atteints de DMLA sèche, avec une perte de vision importante – ce sont des patients non-voyants – peuvent bénéficier d’une vision artificielle dans leur champ de vision central tout en continuant à utiliser ce qui reste de leur vision périphérique naturelle. C’est un domaine de recherche totalement novateur. »
Le système Argus II de Second Sight a obtenu le marquage CE en Europe en 2011 et l’autorisation de la FDA américaine en 2013. C’est la première prothèse épirétinienne à avoir obtenu ces approbations au niveau mondial. L’Argus II a d’ores et déjà été implanté chez plus de 90 patients. Plusieurs de ces patients vivent avec la prothèse depuis plus de sept ans, ce qui démontre la fiabilité à long terme du dispositif.
Grâce à une caméra miniature logée dans les lunettes du patient, l’Argus II convertit des images vidéos capturées en plusieurs séries de pulsations électriques qui sont transmises sans fil à un faisceau d’électrodes placées à la surface de la rétine. Ces pulsations viennent ensuite stimuler les cellules rétiniennes, ce qui résulte en la perception de motifs lumineux par le cerveau. Le patient apprend alors à interpréter ces motifs lumineux tout en récupérant des capacités visuelles.
Source et crédits photos : http://www.2-sight.eu/fr/
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Marion V
Elisabeth G
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Aurélie C